Aubepierre-sur-Aube

Présentation historique et patrimoniale

Moyen Âge
Le village semble contemporain à la fondation de l’abbaye de Longuay par l’évêque de Langres en 1102, maison hospitalière sur la voie romaine d’Arc à Orléans. Le village dépendait de la Généralité de Châlons, baillage et prévôté de Chaumont. La seigneurie dépendait de celle de Laferté sur Aube et du prieur de l’abbaye pour la basse-cour et l’intérieur  de l’abbaye. Les habitants n’ont jamais bénéficié d’une charte d’affranchissement et sont restés corvéables à merci. L’église est dédiée à N.D. de l’assomption.

Époque moderne
En 1544, le seigneur a la permission de fortifier le village. En 1703 la seigneurie dépend du duché-pairie de Châteauvillain.

Epoque contemporaine
Aubepierre est une commune importante qui avait en 1858 un bureau de bienfaisance, une école de garçons et une école de filles tenue par les sœurs de la Providence. Se trouvaient sur le territoire des forges et une scierie-parqueterie.

Population, lieux, personnages 

Evolution démographique : en 1858 la population était de 708 habitants, actuellement de 185 ; elle a connu une forte baisse depuis 1999.

Principaux lieux et monuments

• Abbaye de Longuay : IMH 1925 (Longum vadum) en raison de l’île au milieu des bras de l’Aube, maison hospitalière en 1102, elle opte pour la règle cistercienne en 1149. L’abbé était seigneur de Dancevoir. Des sculptures de Bouchardon père se trouvent aujourd’hui à Chaumont.
• Eglise : IMH 1928, de 1550 dont l’autel CLMH 1965 d’ordre corinthien provient de Longuay, acheté en 1791. Les tableaux CLMH 1978, du 16ème de Jacques de Prévost de Gray relatant la vie de la Vierge. Fresque IMH 1928, Bas-relief CLMH 1963.
• Maison à tourelle 16-17ème, logis d’officier de justice ou de maître de forges.
• La vallée entre Aubepierre et Dancevoir a été classée Natura 2000.

Personnages célèbres 

• Jean Le Galois d’Aubepierre : trouvère du XIIIème siècle, contemporain de Ruteboeuf, se déplaçant de villes en châteaux. Il est auteur de fabliaux, contes, pièces dialoguées et plus particulièrement de « Ce qu’on apprenait aux foires de Troyes et de la Champagne au XIIIème » ou « La bourse pleine de sens » qui aurait inspiré Molière.
• Jean-Baptiste Bulliard (1752-1793) : naturaliste, fait ses études à Langres puis entre au service de l’abbé de Clairvaux en 1771. Il étudie l’anatomie, la botanique, pratique le dessin (300 aquarelles de plantes). A Paris en 1775, il étudie la médecine et la chirurgie, écrit des ouvrages sur la flore, les plantes vénéneuses, les champignons. Il meurt assassiné semble-t-il par méprise.
• Raymond Bernard Young : né aux Etats Unis, ayant commencé des études de Droit, s’engage et arrive en France. 1918, son régiment stationne à Arc et il se rend à Aubepierre pour prendre les ordres auprès du lieutenant Patterson, il rencontre alors Mlle. Marie De Regel. Départ pour le front, puis station à Colmier le Bas lors de l’Armistice, il revient à Aubepierre lors des permissions. Mariage en 1919, station en Allemagne puis départ pour les USA où il est représentant en huiles automobiles. Son épouse ne se plaît pas aux USA, la compagnie le nomme à la raffinerie de Mailleraie puis directeur de celle de Port Jérôme (1936-1940). Naturalisé français il est officier. En 1940 il doit mettre le feu à la raffinerie avant l’arrivée allemande. Départ pour La Baule puis Aubepierre, mission en Afrique du Nord où les américains ont débarqué. Il est colonel US en Angleterre en juin 1944 à l’Etat-major d’Eisenhower, chargé du ravitaillement en carburant. Le 9 septembre il est le premier allié à entrer dans Aubepierre avec son chauffeur noir. Devenu Directeur Général d’Esso-France il prend sa retraite à 62 ans à Aubepierre mais continue à siéger au Conseil d’Administration Parisien.

Sources :
- La Haute-Marne ancienne et moderne d’Emile Jolibois 1858 (réédition 1967).  Descriptif de l’Office de Tourisme des Trois Forêts pour O’tour.
- Arc en Barrois et son canton, inventaire du Patrimoine (Ed. Lieux-Dits, Châlons en Champagne. 2011).
- Autrefois la région d’Arc en Barrois, Bernard Sanrey, Ed. Dominique Guéniot, 1987.